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Lowlights
2003
Notation
Rock   Folk

Derrière Lowlights se cache Dameon Lee, songwriter qui a grandi loin des grandes villes, rêvant de créer son propre groupe en écoutant les disques de Leonard Cohen et Neil Young de ses parents. Ce premier album de Lowlights est d’une noirceur hivernale, folk psychédélique évoquant les espaces infinis de son Nouveau Mexique natal, les amours perdues, les trains qui partent ou la solitude implacable des dimanches matins.

Le premier titre, "In the distance", est peut-être ce qui se fait de mieux dans le genre : la mélodie, lente et mélancolique, prend tout de suite à la gorge. La voix de Dameon Lee flotte dans l’air avec de multiples échos, évoquant un rêve éveillé, avant que des guitares électriques sourdes viennent nous surprendrent au détour du chemin. Après cette entrée en matière très intense, le paysage laisse la place à un folk plus acoustique ("Wave goodbye") agrémenté de steel guitar, même si le poison de la mélancolie hante chacune de ces chansons.

Que ce soit un orgue ("Dim Stars"), des cuivres ("Brown Eyes"), ou encore des guitares aux multiples réverbérations ("Last and Alone"), Lowlights laisse la place à de nombreuses sonorités différentes. "Travelogue" utilise également des synthés qui créent une atmosphère évoquant un voyage sans retour, comme de regarder l’horizon par la fenêtre d’une voiture. Ce folk hanté possède une noirceur gothique comparable à celle des Sisters of Mercy ou Black Heart Procession dans un style direct et sans affectation.

La pochette du disque résume à elle-seule l’atmosphère désolée de cet univers qui ne manque pourtant pas de beauté - une beauté diabolique incarnée par la voix chaude et grave de Dameon Lee. Un disque de saison riche et habité qui vaut vraiment le détour, au risque de se perdre.

- JP, le 27 12 2005