Souchon, Alain > La vie Théodore

La vie Théodore
9.2005
Notation
Francophone   

Il aura fallu attendre 6 ans, depuis le parfait Au ras des pâquerettes,pour retrouver le copain Souchon. Quel plaisir donc de découvrir cette Vie Théodore et toutes ces petites merveilles douces-amères. La barre avait été placée si haut avec l'album précédent que celui-ci a tendance à moins enthousiasmer, et pourtant il faut, comme toujours avec le poète Souchon, laisser ces 11 titres nous pénétrer lentement.

Alain sait dire les choses simplement, à sa petite manière et quand il énumère les marques de pub en se contentant de nous dire que ça penche, c'est simple mais efficace. "Bonjour tristesse" illustre bien l'homme et son côté un peu rétro, hors du temps et qui s'en fout. "La vie Théodore", petit bijou de titre, calme, beau, lent avec un hautbois. Irrésistibles les paroles de la France d'en bas de "En collant l'oreille sur l'appareil", titre aux consonances reggae : "Derrière le futur Président qui sourit tant / Qu'on lui voit le couteau entre les dents (…) On voudrait la vie meilleure, on voudrait un monde mieux".

Ce qui est toujours surprenant avec Souchon, est qu'avec ses petits vers qui ne font que mettre des objets en rapport, on a l'impression qu'il est le premier a faire une chanson sur un sujet. Quand il interpelle sur l'existence d'un Dieu et de l'utilité de la vie, c'est comme s'il ouvrait des nouvelles portes, et pourtant le sujet n'est pas nouveau. " Abderhamane, Martin, David / Et si le ciel était vide / Tant de procession, tant de têtes inclinées / Tant de capuchons, tant de peurs souhaitées / Tant de démagogues, de temples, de synagogues / Tant de mains pressées, de prières empressées (…) et s'y en plus, il n'y a personne", titre phare de l'album, portée par une mélodie et un refrain en apesanteur.

Le reste de l'album balance en mélodies jolies (le touchant "A cause d'elle") et quelques petites longueurs qu'on pardonnera à son auteur parce qu'on l'aime bien. Un chouette disque qui ne restera peut-être pas comme le plus emblématique du chanteur, mais ça on s'en fiche au fond, parce qu'on a bien trop de plaisir à retrouver notre copain Alain.

- le sto, le 25 09 2005