Soyons franc, une fois encore les White Stripes débarque avec un rock passéiste et nostalgique, mais diable, quelle efficacité! My Doorbell et Red Rain, semblant sortir tout droit d'un album des Led Zepplin ou Blue Orchid, mariage du Hard Rock et du funk, illustrent à merveille le talent de Jack et de Meg. Get Behind me Satan nous réserve donc quelques titres qui s'incorporent sans complexe dans la grande histoire du rock américain. Ce rock, qui sous ses formes les plus traditionnelles anime inlassablement les White. Il semble donc que l'univers qui insuffle à leur musique son charme et sa personnalité, s'inspire largement de l'Amérique post-Sécession: folklorique et pastorale. Pas étonnant dès lors qu'avec des titres comme Little Ghost ou I am lonely, les White Stripes en reviennent aux racines du Blues et de la Country. On retrouve ainsi les affinités de Jack, qui avait déjà produit en 2004 l'album au combien folk de Loretta Lynn, récompensé d'ailleurs par un Grammy award.

Toutes proportions gardées, il semblerait bien que ce cinquième album nous réserve quelques surprises. Ainsi, Jack White n'y utilise la guitare électrique qu'avec une extrême parcimonie, au profit du piano et de la bonne vielle sèche. Pas de gros cataclysme conceptuel, mais des petits changements non négligeables pour un groupe au style si clairement affirmé. Qu'on se rassure, des titres tels que Take take take ne manquerons pas de faire vibrer votre âme de sacré rockeur…

- sai real, le 14 06 2005