D'abord il y a cette pochette digipak, constamment en équilibre entre somptueux et grotesque, représentant une sorte de ville futuriste rescapée d'une attaque atomique, décombre d'un monde passé que l'on traverse avec un engin spatial échappé d'un univers d'Enki Bilal. Comme si ce monde rescapé était le métal d'Iron Maiden, beau mais parfois un peu daté, et que nous le survolions dans le vaisseau black-gothique des suédois de Dark Tranquillity évoquant, par exemple, Anorexia Nervosa. Mais alors qui a donc lancé la bombe ? Rage Against The Machine, Neurosis ou Finntroll ? Un peu tout le monde, imaginez le dantesque mélange…
En effet les compositions de ce sixième album du groupe évoquent toutes ces influences qui, sublimées par certaines touches électroniques (les grandioses "Am I 1 ?", "The Endless Feed" ou l'agressif "Senses Tied") font de ce Character un exemple de death mélodique à citer en exemple. Les titres sont sombres, tortueux et la voix rugueuse de Mikael Stanne n'apporte pas beaucoup de soleil ce bel ensemble. Mais ces guitares abrasives, ces riffs black métal, cette rythmique entêtante et ces claviers discrets permettent à l'auditeur de faire un voyage interne permettant d'exorciser en partie ses diverses peurs du sombre.
- le sto, le 11 02 2005