Young, Neil > Silver and Gold

Silver and Gold
2000
Notation
Rock   Folk

Nous sommes en 2000 et Neil Young n'a plus rien sorti en solo depuis Broken Arrow en 1996, quatre ans c'est une éternité pour les fans du Loner. Alors que tout le monde parle de computer à l'aube du IIIème millénaire, Neil décide de sortir un album qui n'a que faire du temps externe et qui s'inscrit dans une pure veine folk enregistré avec quelques complices de longue date. Et comme c'est un peu le mode de faire de l'artiste, à l'image de Chrome Dreams II, il mixe d'anciennes compositions avec de plus récentes, mais ici dans une veine tout à fait homogène, les titres auraient pu être écrits dans un même rush. Le titre éponyme par exemple date de 1982 et "Razor Love" a été écrit en 1987.

A signaler tout de même qu'en 1999, Neil s'accoquine, à leur demande, de ses anciens acolytes Crosby, Stills et Nash pour reformer le temps d'un album studio (Looking Forward) et d'une tournée le mythique CSN&Y. De fait, Neil avait autorisé les trois autres de puiser dans ses compos en stock. Ceux-ci, fins limiers, avaient sélectionné les meilleures, soit "Slowpoke", "Looking Forward" et "Out of Control" qui auraient donné un tout autre visage à Silver & Gold et qui manquent cruellement ici. Car cet album de 35 minutes laisse un peu sur sa faim, ce n'est pas la pauvrette introduction de "Good to See You", le folky-irlando "Red Sun" ou le piètre et répétitif "Daddy Went Walking" qui vont décider l'auditeur. Il y a pourtant deux compositions qui ressortent du lot général de cet album sub-moyen : "The Great Divide" et "Without Rings". Le premier nous emporte en douceur sur un air folk avec un Neil qui chante divinement avec l'orgue de Spooner Oldham qui souligne avec classe ce titre. Le second qui clôt l'album voit le Loner emprunter une voix basse et grave sur quelques accords de guitare, évoquant par instant un Leonard Cohen distant.

Silver and Gold n'est par conséquent pas un opus important de l'artiste, il fait partie de ces disques ni bon ni mauvais qui parsème la carrière d'un auteur capable de tout. Il signe un retour à des compositions dépouillées après ses amours électriques du milieu des nineties. Neil Young semble un peu perdu à ce moment, parlant même de reformer le Buffalo Springfield sur un titre, par sur que cela fut la meilleure des idées à cet instant précis…


- le sto, le 8 02 2010