Young, Neil > Chrome Dreams II

Chrome Dreams II
10.2007
Notation
Rock   Folk

Vous attendiez la réédition de Time Fades Away ? Ou mieux encore, le gigantesque box set plein d’inédits promis pour cet automne ? Désolé, ce sera Chrome Dreams II, un bien étrange album, qui prend à contre-pied toutes nos attentes. Chrome Dreams premier du nom faisait référence à un fameux album des années 70 qui n’a jamais vu le jour, remplacé à la dernière minute par American Stars 'n bars, puis détruit dans un incendie, même si l’histoire de ce disque est des plus confuses et contradictoires.

Chrome Dreams II regroupe des chansons de différentes périodes. Les années 80 d’abord : "Beautiful Bluebird" (écarté de l’album country Old Ways en 1985), "Boxcar" (Times Square, un autre album qui n’a jamais vu le jour, rejeté au profit de Freedom en 1989), "Ordinary People" (du très moyen This Note’s For You en 1988, avec les Blue Notes).

Le reste du disque a été enregistré en 2007 avec Ralph Molina du Crazy Horse (batterie), Ben Keith (steel guitar) et Rick Rosas (basse). Selon Neil Young, ces morceaux s’approchent d’un enregistrement live, avec très peu d’overdubs.

Musicalement, ce disque manque d’unité à cause des années qui séparent les différents morceaux, ressemblant à une sorte de best of « fond de tiroirs » difficile à suivre. Et effectivement, ce sont surtout les morceaux anciens qui posent problème ; "Ordinary People", pièce centrale de l’œuvre, dure plus de 18 minutes, non pas à cause de longues parties instrumentales, mais suite à un nombre de strophes vertigineux relatant les exploits de l’Américain moyen. A moins d’être calé en anglais, vous allez trouver le temps long, très long, d’autant plus que la chanson se résume à quelques accords, saupoudrés d’une section cuivres quelque peu pompeuse (la période This Note’s For You n’étant pas la plus sobre), bis repetita placent.

La majeure partie des autres morceaux retrouve un Neil Young en version électrique de bonne facture sans plus, rappelant la période Greendale, avec quelques bons morceaux comme l’entraînant "Spirit Road", parsemé de solos de guitare saturés. "No Hidden Path" reprend avec succès cette formule caractéristique sur plus de 14 minutes. Le reste de l’album navigue entre folk/rock convenu ("The Believer", "Ever After") et country parsemé de chœurs gospels un peu pesants ("Shining Light" )

Toutes les périodes se retrouvent sur ce disque : le folk, la country, un soupçon de soul / gospel d’un goût douteux, et même un chœur d’enfants sur "The Way" (qui fonctionne finalement assez bien). Le problème n’est pas vraiment la variété mais la qualité des différentes chansons, qui manquent singulièrement de relief. Les morceaux électriques sauvent Chrome Dreams II du naufrage : a défaut d’être originaux, ils dégagent plus de conviction que les autres titres qui évoquent un après-midi sans histoire sur une radio FM folk/country américaine grand public.

- JP, le 5 11 2007

Réactions

par Le Sto, le 8/11/2007
Tout à fait d'accord, ce disque manque singulièrement d'unité, pire de bons morceaux. Entre passages à la Are You Passionate, grosses guitares Greendalienne mais sans reflet et acoustiques à la Silver & Gold, ce n'est vraiment pas le meilleur du loner qui nous est compilé ici... mais peut-être un bon résumé de l'état d'esprit de Neil Young!

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