Sisters of Mercy (The) > Floodland

Floodland
1987
Notation
Rock   Gothic

Suite à la première pierre First and Last and Always, Andrew Eldritch se retrouve seul aux commandes. Malgré la batterie automatique (cette chère Doktor Avalanche), c’est un peu court pour assurer les concerts et l’enregistrement du nouvel album. Il recrute donc Patricia Morrison, la basse de Gun Club. Mais le rôle de cette dernière reste flou, est-elle réellement présente sur l’album ? N’est-elle qu’un faire-valoir donnant l’illusion d’un groupe uni et non pas d’un Andrew fou seul au commandes ? Le mystère demeure…

Ce qui est certain, c’est que Floodland est probablement l’album le plus connu des Sisters of Mercy, celui qu’on voit dans tous les guides des 100/250/1000/... disques incontournables. Musicalement beaucoup plus ambitieux que son prédécesseur, et moins régressif que son rocker successeur, il consiste en une parfaite caricature d’un rock gothique aux lunettes noires (classification qu’Andrew réfutera d’ailleurs toujours).

Pièce imposante « Dominion/Mother Russia » ouvre d’une manière martiale l’album, le ton est donné. Sombre et reclus dans un monde ou l’on ne rigole pas tant, « Flood I » tout comme « Colours » et « Torch » (en bonus originels) apportent un versant grave, toxique et maudit à l’œuvre des Sisters. Dans la série des titres d’une pureté absolue, on notera « 1959 », au piano Yamaha qui offre une pause salutaire avant d’entamer le pavé « This Corrosion ». Ce titre de onze minutes est un de ceux qui divise. D’un côté, la grandiloquence gothico-new-wave est vénérée par certains, de l’autre, il semble difficile de nier que ce titre est trop ambitieux, vieillissant au fond assez mal et perdant son impact premier dans une longueur par trop répétitive. On notera que ce titre (ainsi que « Dominion/Mother Russia ») sont produits par l’innommable Jim Steinman, mieux connu pour ses travaux avec Meat Loaf et Bonnie Tyler ; ça n’excuse rien, mais ça peut éclairer !
Après cela, « Flood II » plus pop et accessible avec sa guitare sèche ainsi que le serein « Driven Like the Snow » nous emmènent vers l’instrumental clôturant le disque original « Never Land », dont la version longue (douze minutes), ainsi que le désespéré « Emma » se trouve en bonus sur la très bonne édition remastérisée de 2006.

Ce disque est un tournant incontestable dans le monde des Sisters of Mercy, par extension dans le monde du rock gothique dont Andrew a bien contribué à en définir les contours. Projet ambitieux, c’est justement par ces aspects là qu’il pêche un peu, quelques excès rendent parfois son écoute la moindre laborieuse et en fait peut-être le disque du groupe qui a le plus vieilli. Reste que deux-tiers des titres sont réellement très bons et cela fait de Floodland un disque indispensable, même pour les non avertis.


- le sto, le 15 08 2007

Réactions

par Karl 888, le 16/08/2007
Effectivement Floodland est un disque essentiel qui a marqué toute une génération. Votre notation est peut-être un peu sévère mais, je reconnais, qu'avec le temps, j'ai tendance à me rapprocher de First & Last & Always que je trouve moins "chargé" et qui me touche de plus en plus. Floodland est donc un monument intouchable et, peut-être, un peu encombrant...