Durant les premières minutes, un doute s'insinue peu à peu dans notre esprit : S'agit-il encore une fois d'une œuvre dans le genre "BO" ? Lisa ne saurait-elle plus faire que des "musiques de fonds" ? La douceur des complaintes et le ton très atmosphérique de cet album apparaissent en effet plus méditatifs que musicaux. A croire que sans l'escorte de Brendan Perry ou Pieter Bourke, Lisa perd le sens du rythme.
A partir du titre "Mirror Medusa", ce sentiment d'évanescence atteint son paroxysme et l'atmosphère devient carrément glauque. Paradoxalement, c'est à ce moment là que Silver Tree devient le plus intéressant. Lisa nous entraîne ainsi dans des ambiances plus sombres et inquiétantes, encore inexplorées par la chanteuse. Dès lors, on se met à penser que si ce disque devait être la BO d'une œuvre cinématographique, ce serait un film de David Lynch.
Pourtant, si quelques passages évoquent les compositions d'Angelo Badalamenti, ces moments sont relativement rares. Ainsi, les éternelles vocalises de la chanteuse se teintent peu à peu d'un sentiment de déjà -vu. Et même si tout cela est très beau, même si quelques frissons nous parcourent l'échine (Towards the Tower), on regrette que Lisa n'ait pas poussé plus loin son exploration vers l'étrangeté et le tourment. Enfin l'innovation n'est pas complètement absente de cet album, puisque "Space Weaver" nous offre également un intéressant petit détour, vers des sonorités trip hop.
- sai real, le 3 04 2007