Parcourant l'histoire des peuples celtes, s'inspirant des ballades écossaises et irlandaises, Loreena nous emmène en croisade aux frontières de l'Europe médiévale, flirtant avec les paysages de la Grèce et de la Turquie.

En digne figure de la vague New Age, Loreena avait déjà largement puisé dans les influences gaéliques pour l'écritures de ses précédents albums. Avec intelligence elle y ajoute cette fois-ci des sonorités plus orientales, notamment par le biais du Oud, largement présent tout au long de cet opus. An Ancient Muse se montre donc tout d'abord très envoûtant et les trois premiers titres de l'album évoquent un agréable voyage sensoriel, sur la sinueuse route de la soie.

Malheureusement, au fur et à mesure de ce périple la féerie s'estompe inexorablement. Ainsi, du paysage solennel des Portes d'Istanbul, An Ancient Muse glisse peu à peu vers quelque chose qui fini par ressembler sérieusement à la BO du film Titanic… Un sentiment décevant, qui atteint son paroxysme avec le kitschisime et difficilement pardonnable "Penelope's Song". A partir de là, Loreena s'éloigne franchement de ce qu'aurait pu faire Dead Can Dance, pour sombrer dans un chant un peu fade qui rappelait plutôt Enya ou Céline Dion…

Une triste fin, pour un album qui contient beaucoup de richesses, tant au niveau des très nombreux instruments utilisés, qu'à la qualité des musiciens.


- sai real, le 12 12 2006