Quel chemin parcouru depuis Panoramic, le premier album pop du groupe genevois. Virant presque totalement le côté organique, Sinner DC a plongé tête baissée dans le grand bain de l'electro-house-spleenesque. Pas minimaliste pour un sou Mount Age commence en force avec des rythmes que l'on qualifiera de house-mélancolique, des sons tirés d'un peu partout et une voix vocoderisée rappelant les folles heures d’un Kraftwerk sous amphétamines. Un peu à la limite entre ces deux mondes (pop planante et electro-house), Sinner DC nous plonge dans une sorte d’hypnose, principalement durant la deuxième moitié du disque.

On a de la peine à comprendre pourquoi on est pris. Car au fond, à écouter juste un morceau à la volée, on est loin de trouver cela renversant ; une sorte de Boards of Canada avec des boum-boums derrière qui alourdissent le style. Et puis quand on pose Mount Age sur la platine et après quelques morceaux, on pénètre dans une sorte de sphère de laquelle on se refuse de presser stop. C’est un petit monde dans lequel il faut éviter de pénétrer si on n'est pas sûr de pouvoir en sortir après ; un univers dans lequel toute substance fera léviter encore plus, mais rendra la chute encore plus sévère. Bref, une surprise plutôt réussie, à condition de se laisser imprégner par l'ensemble des compositions et de ne pas trop zapper...


- le sto, le 28 08 2006