On attendait pas Neil Young si vite, peut-être que lui non plus, comme si Living With War avait été écrit tellement dans l’urgence au vue de la situation politique actuelle, que la surprise est totale. Comme au bon vieux temps des protest songs folkeuses à la Dylan (que Neil évoque sur « Flags of Freedom »), le Loner a repris sa guitare, branché les amplis au max, s’accompagnant principalement d’une basse et d’une batterie. Ok, il y a aussi quelques cuivres et un chœur de 100 personnes qui alourdissent un peu la mayonnaise, mais c’est son choix !
En gros et pour faire court, on parle principalement de ce cher W. Bush, de sa politique, d’injustice, de pétrole et de liberté. Neil tente de réveiller un peu les américains sur les dérives de leur beau pays, même s’il se fait reprocher qu’en tant que canadien, il n’a rien à dire, et surtout pas de leur imposer de destituer leur président. Ah, politique, politique…
Sur le plan musical, si la guitare est efficace, on est malgré tout loin de la créativité et de la construction de Ragged Glory ou de Mirror Ball. On s’approche plus d’un Greendale, à savoir de bonnes idées, mais un peu trop disparates et donc un disque difficile à encaisser sur la longueur. On a l’impression d’avoir toujours la même chanson, même si un titre tel que « The Restless Consumer » sort un peu du lot. Les paroles sont assurément plus inspirées que l’instrumentation que l’on pourrait décrire comme branchée sur le mode : pilote automatique.
En dehors du point de vue idéologique de cet album, Living With War est donc un album plutôt moyen, dont l’électricité retrouvée fera dire à certains nostalgiques que le Loner nous a pondu un nouveau classique, mais qui pourrait fort bien ennuyer l’auditeur par son côté répétitif et son manque d’inspiration musicale. Reste un album pour la bonne cause...
- le sto, le 21 07 2006