Virage rock annoncé pour Archive qui, ayant peur de s'endormir avec l'electro, a décidé de mettre un tigre dans son moteur. Plusieurs pièces ont changé, à commencé par le chanteur : exit le bon mais un peu larmoyant Craig Walker, voici Pollar Berrier, peut-être un peu plus dynamique, mais un peu moins racé également. Néanmoins ce changement n'apporte pas un renouveau fou et l'on se surprend parfois à ne pas trop remarquer la différence. Ce d'autant que sur trois titres, c'est Dave Penney qui s'y colle. Ce dernier pourrait d'ailleurs s'inscrire au poste de remplacement de Rick Davies de Supertramp le jour où celui-ci vient à manquer ("Veins").
Rock donc, effectivement les cinq premiers titres ont un format adapté au style, environ quatre minutes pièce, c'est assez carré, la rythmique est soutenue, c'est parfois un peu syncopé ("System"), un peu slow aussi ("Fold")... et souvent assez ennuyeux. On pourrait allégrement passer outre ces 25 premières minutes qui n'apportent pas tant de lumière à Lights.
Puis c'est le moment pour Archive de retrouver ce qu'il semble maîtriser le mieux, à savoir le prog rock planant à la Pink Floyd (on pourra dire ce qu'on veut, depuis trois albums, ils pompent quand même en force les flamants roses, même s'ils le font très bien!). "Lights" est un morceau fleuve de plus de 18 minutes, très calqué sur "Again", le titre qui avait fait leur gloire il y a quatre ans. Début tout en douceur, boucles synthétiques efficaces, véritable marque de fabrique du groupe, puis résonne la voix un peu poussive du Pollar (qui ne nous fait pas oublier le Craig d'"Again") et, contre toute attente, le calme réapparaît. Pas révolutionnaire mais néanmoins réussi.
La fin du disque comporte de bons moments, à l'image de "Programmed", titre sombre et lancinant ou du calme et landscapien "Taste of Blood". Reste néanmoins que si Lights comporte quelques perles, il se trouve un peu dans la redite de ce qui avait été fait précédemment, le groupe semblant un peu empêtré dans ses claviers, ne sachant pas vraiment comment en faire quelque chose sortant réellement de leur habitude. Un disque agréable mais auquel il manque une âme, une étincelle.
[ A noter que ce disque existe également en version limitée comportant un DVD expliquant l'album Lights ainsi que 35 minutes d'un concert donné en novembre 2005 à Paris. Le groupe y joue notamment "Again" en version unplugged et termine en force par une jouissive version de "Pulse". ]
- le sto, le 18 07 2006