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10'000 Days
5.2006
Notation
Rock   Metal   Prog Rock

Il y a exactement deux manières et demi d'aborder ce nouvel album de Tool. La première consiste à hurler sur tous les toits que "cinq ans pour ça c'est n'importe quoi, Tool se fout de la gueule du monde", attitude qui pourrait se comprendre si Tool était le genre de groupes anecdotiques dont le rock se passe sans problème. En l'état, il se trouve que cinq ans après Lateralus (dix depuis Aenima), on peine à voir qui pourrait faire du Tool à la place de Tool, et coup de bol, le nouvel album de Tool est précisément du pur Tool, alors passons sur ce procès d'intention que les quelques fans aigris avant l'heure dressent au groupe de Keenan. Fin de l'histoire.

La deuxième manière consiste à écouter le disque et à constater par soi-même qu’il recèle quantité de moments forts, ainsi par exemple des cinq premiers morceaux, qui fonctionnent impeccablement bien, en dépit de l'absence totale de surprise, propriété d’une machine bien huilée. Et la « demi manière » qui reste d’aborder le disque, c’est de se rendre compte que malgré ces bons moments, le disque est laborieux, sincèrement. Passés les premiers morceaux, Tool se traîne et donne l’impression de s’écouter jouer en se faisant de petits clins d’œil complices pendant les vingt minutes que durent la pénible suite qui va de « Lipan Conjuring » à l’introduction d’« Intension », incluant l’astucieux et épanoui mais à mon sens affreusement barbant « Rosetta Stoned ». Quant à « Intension », il convoque effectivement quelques percussions électroniques, mais c’est vraiment histoire de dire qu’ils l’ont fait tant le résultat est peu concluant (genre hybride trip-hop toolien). Bref retour à quelques choses de plus accrocheur (et convenu) pour « Right in Two », avant de clore l’album sur un longuet morceau de néant électronique d’arrière-garde.

Tout bien considéré, 10'000 Days est l’archétype de l’album en demi-teinte. Des moments de réussite éclatante, hélas contrebalancés par des longueurs verbeuses qui agacent. Reste que Tool est un groupe unique, doté de solides musiciens qu’on a plaisir à retrouver et à écouter s’ébattre sur un disque évidemment de grande qualité, mais dont je doute qu’il tienne aussi bien la distance que ses émérites prédécesseurs. Nous verrons bien si la poussière de mon étagère aura comme je le pense raison de lui une fois l’attrait de la nouveauté complètement évaporé.

- lina b. doll, le 15 05 2006

Réactions

par titi, le 30/07/2007
Je trouve que toutes les chansons sur cet album ont été travaillées fortement et très bien arrangées. J'ai parlé avec plusieurs fans de Tool qui disent adorer.
Ce qui fait une bonne chanson, selon moi, ce n'est pas seulement l'air et les arrangements, mais aussi les paroles, et Tool réussit à m'éblouir avec cet album dont les sujets sont variés et complexes.
Je ne suis pas du tout d'accord au sujet de la chanson Intention qui selon la demoiselle, est peu concluant.
Finalement, je suis un peu en désaccord avec cette critique.... et je suis sure de ne pas être la seule ! Ten thousand days, une oeuvre réussie en tout points selon moi et je prends toujours plaisir à écouter du Tool!
par Musclor455, le 19/01/2007
Selon la légende "Wings for marie" est un titre dédicacé à la mère de Maynard qui est restée paralysée 27 ans, soit à peu près 10'000 jours. Fallait y penser...
par Podj, le 1/06/2006
bien d'accord, ce disque est pas désagréable mais y a trop de creux pour le qualifié de bon
par Le Sto, le 16/05/2006
Je vais tout à fait dans ton sens, album intéressant mais un peu longuet, un peu "déjà entendu", un peu moins bon que les deux derniers, un peu dommage...