Si Passage, comme il a été dit plus haut par un de mes confrères, peut revendiquer le statut de pionnier, il fait à mes yeux figure d’album de transition boursouflé de mauvais goût et de clavier simplement nauséeux, malgré ses quelques perles. Eternal, qui prit sa succession, au contraire témoigne d’un plus grand équilibre et d’une plus grande maturité du son de Samael, qui se définit par un aspect massif et éminemment spatial.
La voix de Vorph se fait profonde, rythmiquement inventive, posée et implacable. Les guitares sont écrasantes, les riffs souvent simples mais diablement efficaces, même si les morceaux reposent entièrement sur les éléments synthétiques de la mixture, heureusement moins kitsch que sur Passage, encore que les avis soient partagés sur ce point. A aucun moment le groupe ne faiblit et c’est un véritable bréviaire du metal moderne qui nous est servi.
Avec ce disque, Samael est entré dans la famille des groupes de metal de deuxième (troisième ?) génération a avoir produit des morceaux impérissables, de ceux qui vous font l’effet de retrouver un vieux pote lorsque vous les croisez. Un disque avec de vraies chansons qui vous trottent dans la tête et vous filent la chair de poule. Dommage qu’une production un peu pâteuse nuise à la nervosité du propos. Exceptionnel néanmoins.
- lina b. doll, le 30 03 2006