Naturellement, l'annonce d'un nouvel album de Sigur Ros provoque à elle seule notre enthousiasme et bien sûr, des attentes plutôt élevées. Celui-ci n'échappe donc pas à la règle et son titre "Takk", qui signifie "Merci", déclenche déjà notre vigilance. Car quant un groupe commence à faire ses remerciements, c'est qu'il arrive, dans un sens ou dans un autre, au terme de quelque-chose. Alors comment doit-on prendre ce "Takk" ?
Après une intro de 2 minutes déjà sans grande profondeur, les premiers titres de l'album affichent eux aussi une certaine difficulté à démarrer. Ainsi, sur Glóslà le groupe semble chercher ses marques, sans conviction et sans magie, achevant donc le travail sur une clôture post-rock stéréotypée. Et même si l'orchestration finale de "Hoppipola" s'avère grandiose, majestueusement teintée de romantisme cinématographique, ce n'est qu'avec la fin fanfaronnante de "Sé Lest" que débutent réellement les réjouissances. Se suivent alors plusieurs compositions, habitées par la grâce islandaise, dont le très beau titre"Milano", où l'on constate que par bonheur les envolées extatiques ne sont pas proscrites du répertoire de Sigur Ros.
Au final, Takk tend plus vers une pop éthérée que vers l'exploration glaciale et extatique de ( ).C'est donc un respectable résumé de ce qu'à pu faire le groupe jusqu'ici, mais qui n'atteint pas l'intensité des deux derniers albums. Il y a certes de très beaux moments, mais le risque de l'ennui guette…
- sai real, le 26 09 2005