Une nouvelle étoile est apparue dans la jeune constellation des groupes de post-rock suisse-romand. Du nom de Rosqo, cette formation lausannoise s'affirme simultanément sur deux genres distincts, le college-rock et le post-rock. Ainsi Taikonaut, leur premier album, renferme des morceaux de styles très différents. Et si certains titres comme "Thousand Leaves" ou "Peur du vide" pourraient sans autre venir de Mogwai, d'autres s'approchent plus de groupes tels que Weezer… Cette variété présente certes un indéniable intérêt, mais en ce qui me concerne c'est plutôt le côté obscur de la force qui m'attire. Entendez par-là que de manière générale, je préfère largement les morceaux plus torturés et plus explosifs, en grande partie instrumentaux. En effet, la voix du chanteur apparaît de temps à autre un peu fluette et manque parfois vraiment de plénitude par rapport à la musique. Ainsi, après une demi-heure d'écoute, des titres franchement pop comme "Tunnel" ou "Budapest" viennent avec regret nous tirer de la douce torpeur dans laquelle le début de l'album nous avait plongés. Ceci est fort regrettable, car en dehors de ces quelques passages un peu légers, Taikonaut s'avèrerait presque parfait. Heureusement, l'envoûtement reprend le dessus avec le dernier titre de l'album qui nous ramène dans une chevauchée post-rock. Le disque se termine alors comme il avait commencé, en toute beauté, avec une véritable intensité musicale. A noter enfin, que le groupe offre également de très belles performances en concert, où la dimension progressive de leur musique prend toute son ampleur.
Une question subsiste toutefois dans mon esprit après l'écoute de cet album… Le nom de Rosqo fait-il référence au policier de la pire des séries dans l'histoire de la télévision, j'ai nommé "Shérif fait moi peur" ??? Si tel était le cas, alors ce serait une admirable preuve de mauvais goût que nous ne pourions que louer…
- Sai real, le 13 01 2005