“A fine architecture that feels like home” nous indique le petit document qui accompagne ce troisième album de Tasteless. Tout à fait d’accord, la maison c’est le label Saïko, spécialisé dans l’indie-rock helvétique, au sens large et effectivement on sent comme un petit air de famille avec certaines de leurs productions précédentes, quelque part entre To the Vanishing Point, Brutus, Grace et/ou Soften. La surprise à l’écoute de Empty Buildings Standing Still n’est donc pas franchement totale, le groupe nous pond un album de rock à grosses guitares saturées avec un son assez typique.
Au milieu du déchaînement de décibels (malgré tout toujours sous contrôle) qui a tendance à faire se ressembler un peu tous les titres, Empty Buildings Standing Still révèle un réel moment de grâce : les plus de six minutes de « Eight », titre en apesanteur voltigeant avec souffle au-dessus de nos tête ébahies.
Sonorités évoquant parfois deux décennies passées converties à la mode du rock anglais à la Editors voire Muse, Tasteless fait du rock, plutôt sombre, un peu mélancolique, parfois avec le volume sur onze mais toujours sous maîtrise, un esprit sain dans un corps au fond assez sain. Manque donc parfois d’une touche de folie et d’un brin d’originalité pour faire de cet album un disque plus important.
- le sto, le 29 07 2009