A-t-on réellement le droit de sortir ce genre de disque nineties jusqu'au bout des ongles en 2008 ? Les vieux fans de Jesus Lizard et autres vieilles gloires de chez Touch & Go ont-ils réellement besoin qu'on leur resserve les vieilles recettes éculées du noise-rock ? Les jeunes pousses de roseau s'éveillant au monde merveilleux de la musique indépendante peuvent-ils décemment s'intéresser à un disque sans synthétiseur ni morceau remixable en deux coups de cuiller à pot? La question mérite d'être posée.
Ceci dit, plus qu'un discours élaboré sur l'opportunité de ce genre de groupes en cette déjà fin de première décennie d'un millénaire encore frais, ce que nos oreilles et nos cervicales réclament, c'est du gras, car comme ne manquait pas de le souligner le Seigneur Karadoc, les connaisseurs apprécieront, le gras c'est la vie. Du coup on aurait tort de se priver d'un disque aussi jouissivement rentre-dedans, dépourvu de toute prétention, si ce n'est celle de mettre à sac votre décoration d'intérieur et de conduire les scribouillards musicologiques à tenter vainement de justifier leur classicisme et leur affection pour un disque tout à fait trivial et anecdotique.
Aussi recommandable qu'une baston à coup de tabourets de bar dans un relai routier.
- lina b. doll, le 26 12 2008