Deuxième album des lyonnais de Immune après l'electro-pop Sound Inside, ce nouveau volet ouvre grand les portes d'une pop plus acoustique et mélancolique. D'entrée de jeu de grands noms nous sont évoqués à l'écoute pastorale de Not Until Morning. Hood est peut-être la plus directe de part ces effleurement de batteries et cette voix mélancolique un peu feutrée, on pourrait également penser à un The Notwist en une imaginaire version unplugged. On concèdera également une part non négligeable à l'influence de Talk Talk, criante notamment sur un titre tel que "Recorded Home" tout droit sorti d'un Laughing Stock. Et puis, comment ne pas évoquer avec plaisir les œuvres d'Arab Strap, la douceur de Raphelson ("Wakening of a Former Land") ou encore l'acoustique des Tindersticks ("When We Faint").
Tout cela pour tenter d'expliquer qu'avec toutes ces références, Immune est déjà à l'abri de toute médiocrité; reste qu'il fallait transformer l'essai et ne pas se contenter de copier. Le groupe s'en sort avec classe, le fait d'avoir quasiment éliminé toute trace d'électronique rend ce disque chaud et profond. La guitare sèche voltige, le piano assoit les arrangements, la batterie se joue aux balais et la basse qui tourne comme au ralenti sur elle-même pour nous rappeler combien sa métronomie nous est vitale. Not Until Morning est une œuvre fine qui tisse sa toile gentiment dans notre inconscient pour délivrer, au fur et à mesure des écoutes, toute sa splendeur et son émotion.
- le sto, le 1 08 2008