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Rest For the Cockatoos
3.2008
Notation
Rock   Post Rock   Folk

Disown est un projet comme on les aime regroupant le chanteur-guitariste de Grace et deux membres de Brazen, notamment. Après un EP et l’arrivée de nouveau musiciens, ce groupe a partagé l’affiche avec Magnolia Electric Co, Vic Chesnutt ou Favez. A l’écoute de Rest For the Cuckatoos, on comprend très rapidement pourquoi, happés qu’on est par cette atmosphère intensément personnelle qui nous colle à la peau.

Peu de groupes arrivent à nous captiver dès les premières notes de chaque morceau : que ce soit le piano aérien de "Cleopatra", les chants entrecroisés de "Towards the Arch", la guitare Neilyoungienne de "Southern Light", il ne faut que quelques secondes au groupe pour nous capturer dans ses filets à chaque fois.

José Dos Reis possède une voix qui ne s’oublie pas de sitôt, aussi phénoménale dans son genre que celle d’un Mauri Heikkinen. Ce chant grave et habité est pour beaucoup dans la réussite immédiate de ce disque.

Le son de l'album est chaud et chaque instrument est proche, distinct. Chaque note de piano, guitare, orgue et autres semblent couler délicieusement et sans effort. La façon dont la musique occupe l’espace est tout de suite attrayante, grâce à la variété et l’inventivité des mélodies. Tout est finesse et vulnérabilité, que l’on soit en territoire rock, post rock ou folk - même les montées en puissance restent fragiles. L’atmosphère est sombre et la voix de José Dos Reis semble sortir du plus profond de lui-même, avec une rage et une mélancolie à peine contenues. Tout le travail sur les voix en arrière-plan ajoute encore au côté hanté et intime de ce disque.

Rest For the Cockatoos est une sorte d’îlot sauvage, un petit monde musical loin d’ici où il fait bon se réfugier. L’escapade nous emmène au plus profond de cette jungle avec douceur, avant que le final ne nous explose à la gueule et nous laisse sur le carreau ravis, mais un peu déçus que l’aventure ne soit déjà terminée. Cousin éloigné de l’autre side-project « de luxe » Featuring Jim (qu’il rejoint en terme de qualité et de personnalité), Disown est sans doute le groupe le plus attachant et peut-être aussi le plus prometteur du label Saiko.

Lire l'interview de Disown réalisée lors du vernissage de cet album.

- JP, le 1 03 2008