Ils nous avaient laissés dans les limbes spatiales et enchanteresses de Invisible Front. 2005, voilà que les italiens Elena Fossi et Angelo Bergamini sont de retour et remettent leur diable de machine en route. Si la pochette prête un peu à sourire, le contenu beaucoup moins. La musique de Kirlian Camera est toujours définitivement glaciale, mais Coroner's Sun tente différentes pistes, moins classiques que sur les albums précédents.
Sur cet opus, on passera allégrement d'une électro riche ("Coroner's Sun") à un gros rock-indus assez moyen ("Illegal Apology of Crime") avec, fort heureusement, des morceaux magnifiques qui, avec le calme et la voix cosmique de Elena Fossi, nous emmènent dans des contrées où le temps n'a plus la même valeur ("No One Remained"; "Beauty as a Sin" ou encore "The Day of Flowers"). Et puis on reste encore suspendu aux lèvres d'Elena quand celle-ci arrive à utiliser avec douceur et gravité la langue de Goethe, comme sur "Koma-Menschen". On aura tout de même un peu moins d'empathie à l'égard de la techno-dance speedée de "Kaczynski Code", qui fait un peu tâche dans l'ensemble de cet opus.
Un deuxième disque est compris, avec des remixes, pas inintéressant mais pas passionnants non plus, c'est Punto Omega et :Wumpscut: qui s'en sortent le mieux. Deux titres inédits complètent ce disque et auraient tout aussi bien pu rester dans un tiroir.
Un disque plus hétérogène que son prédécesseur, des moments de grâce purs et quelques lourdeurs qui tapent un peu sur le système pour un album qui a malgré tout sa place dans la discographie de ce groupe hors norme.
- le sto, le 4 04 2006