Voici le genre de disque qui, à première vue, semble très anodin. Pourtant, dès les premières notes, la question se pose de savoir comment deux maliens, un guitariste à la prétendue retraite (Ali Farka Touré) et un joueur de kora (sorte de harpe africaine) réputé (Toumani Diabaté), enregistrant un album en quelque heures dans un studio d’un hôtel de Bamako, arrivent-ils à créer de si belles choses ? Car ce disque est une pure merveille de douceur, de pureté et de force. Dès les premières notes, on est emporté sur des rivières cristallines en compagnie des deux hommes, et de leurs quelques invités qui glissent discrètement quelques fines notes, pour accompagner humblement les virtuoses.
Ici, il n'y a de la place que pour la beauté, la contemplation et la paix de l'âme. Les notes glissent dans nos oreilles pour s'insinuer profondément dans nos sens. On est appelé par ces mélodies venant d'ailleurs, qui viennent nous parler, comme un ami proche. Peut-être tente-on de comprendre pourquoi ces musiques d'un autre temps, si simples et magiques, si enracinées dans la terre et dans les traditions, arrivent-elles tant à nous émouvoir. Au fond, il n'y a pas forcément besoin d'exégèse, car justement, ce genre de bijou de sincérité n'a pas d'interprétation, c'est probablement mieux ainsi...
- le sto, le 16 08 2005