Thievery Corporation > The Cosmic Game

The Cosmic Game
2005
Notation
Electro   Trip Hop

Thievery Corporation reste fidèle à ses origines, et nous livre un album appliquant les recettes qui ont fait le succès du groupe par le passé, mais avec davantage de spontanéité et encore plus de maîtrise. Plusieurs invités font leur apparition, notamment Perry Farrell, Wayne Coyne (Flaming Lips), David Byrne et Gunjan. Les influences dub du groupe ressortent fortement, mêlées aux rythmes trip hop et aux sonorités électroniques qui portent la "trademark" du groupe. L’acid jazz et les musiques évoquant d'autres cieux sont également bien représentées, faisant de "The Cosmic Game" un voyage ensoleillé et varié, tout en restant très uni. Sans conteste, c’est le meilleur disque du groupe depuis "The Mirror Conspiracy", disque dont il ne se démarque pas vraiment mais qu’il surclasse en intensité et au niveau de la qualité du songwriting ("Marching the Hate Machines (Into the Sun)", "Wires and watchtowers", "Revolution solution")

Toute cette mosaïque de couleurs est unifiée par la production et les rythmes qui font la base de la musique. Thievery Corporation fait ce qu’il sait le mieux faire, sans trop se soucier des modes. Ce qui frappe c’est l’unité de l’œuvre, malgré toutes les influences injectées dans la musique. On sent que le groupe maîtrise son art et possède une culture musicale hors du commun (comme les mixes qu’ils ont produits par le passé le laissent entendre). "Pela Janela" (avec Gigi Rezende) illustre bien ces qualités : une guitare jazzy, des rythmes évoquant les îles, des arrangements électroniques limpides - quelques cymbales, quelques notes de synthés spatiales, et le tour est joué. On a également droit à trois morceaux aux consonances indiennes, et c’est une mixture que le groupe sait particulièrement bien apprêter - un vrai régal. Les rares moments creux ou légèrement décevants sont principalement dus aux guest stars, comme David Byrne sur le très fade "The Heart’s a lonely Hunter".

"The Cosmic Game" retrouve Thievery Corporation au meilleur de sa forme, et même si le duo reste fidèle à ses origines, peu de groupes sont capables de faire aussi bien dans ce genre. Ils arrivent a transcender leurs influences et à intégrer chaque élément dans la musique. On est bien loin des métissages pseudo-ethniques un peu cheap qu’on peut trouver sur le marché (Buddha bar et consorts). En plus la musique a une véritable spontanéité, et la production est comme d’habitude parfaite. Les fans du groupe peuvent y aller les yeux fermés, et ceux qui ne connaissent pas encore ont une occasion rêvée pour le découvrir.

- JP, le 28 02 2005