Peter Gabriel est parti, le leader charismatique du groupe laisse ses coéquipiers orphelins, normalement le groupe est mort !

Et puis voilà, ces inconscients continuent et en plus font chanter leur batteur qui n’était même pas là à la création du groupe. Un batteur ce n’est pas un leader, ça se saurait ! Mais ce bougre de Phil Collins a du caractère et il s’en sort sacrément bien avec un micro. Le voilà donc assurant les deux postes, même pas besoin de payer un remplaçant pour les sessions studios, l’équilibre du Genesis deuxième version est tout de suite trouvé.

Le pire c’est que les quatre rescapés n’ont pas l’esprit tordu du Peter Gabriel et que les compositions s’en trouvent comme plus accessible sans perdre une miette en qualité. Comme si libérés de la contrainte de devoir faire un grand disque (ils sortent tout de même de Lamb Lies Down In Broadway), Genesis s’était laissé aller à faire un album qui soit juste beau. Et c’est réussi pour le coup ! Bien entendu, il faut être un tantinet ouvert au rock progressif de 1976, mais A Trick of the Tail est un album d’une beauté à couper le souffle : parfois timide, parfois envoûtant, mêlant les époques et les genres, laissant l’auditeur absolument possédé par les mélodies enchanteresses mais épiques (p. ex : « Squonk »). Mellotron, guitares 12 cordes, synthé et orgues en cascades et cette voix si belle de Phil Collins.

Un coup de génie, un album touché par la grâce qui me prend à chaque écoute, me rend béatement heureux et mixe toutes sortes d’émotions. Un de ces disques de l’île déserte, sauf que comme c’est Genesis, normalement on n’ose pas trop en parler... plaisir coupable !


- le sto, le 26 01 2010