Masters of Reality > Pine / Cross Dover

Pine / Cross Dover
2009
Notation
Rock   

S'il est un nom toutefois auquel il convient d'associer Chris Goss c'est surtout celui des Queens of the Stone Age qui vient en premier. Une relation forte qu'on peut tenter de percevoir de l'extérieur sous le prisme de la filiation ou de l'inspiration (et ne vous y trompez pas, c'est bien Josh Homme qui a pioché chez Chris Goss) mais qui ne souffre d'aucune réflexion de ce type, une simple complicité naturelle qui va de soi et qui fait que les deux groupes ont longtemps proposé une musique sinon jumelle du moins cousine. Le rock inspiré par Led Zeppelin ou Black Sabbath mâtiné de psychédélisme où le maître mot est diversité sans que celle-ci n'occulte pour autant la versatilité et la dextérité.

Les MOR ne sont pas nés de la dernière pluie et ils ont toujours pris soin de produire leur propre musique sans chercher à tout prix à plaire à une certaine frange du public ou à se glisser dans une mode quelconque. Vous l'aurez encore compris, finauds comme vous êtes, voilà ici de la graine de groupe culte, avec ce que cela comporte d'euphémisme concernant succès populaire bien évidemment. Un musique qui se fait plaisir depuis toujours et qui semble avoir décidé ici de se lâcher encore un peu la dernière bride qui le retenait Dieu sait où, à quoi croyez-vous que ressemble donc cette musique sinon à un impressionnant kaléidoscope de lumières et d'ambiance ?

Une formule guitare/batterie à l'œuvre sur le superbe "Worm in the Silk" et sa trame ultra-squelettique de kick de batterie et d'une note de guitare sur les 3/4 du titre, en voilà du ramassé et du concassé, du grand et beau aussi. Sans entrer dans le détail de tout le tracklisting il faut tout de même noter un "Johnny's dream" qui rend hommage en mode instrumental au grand John McLaughlin, un "Rosie's presence" qui semble piocher dans le meilleur du Led Zeppelin dernière époque, une curiosité pop avec "Always" et son pont....déconcertant, un "Dreamtime Stomp" sur lequel on aurait bien vu œuvrer les Spiders from Mars sans occulter bien entendu les 12 minutes de jam furibard d'"Alfalfa" qui clôture l'album, un boogie-rock aux forts relents sudistes matinées d'une maousse distorsion et d'une guitare country!! De quoi faire saliver les plus curieuses des oreilles vous en conviendrez.

On a vu récemment un autre groupe voisin des QOSTA rafler une improbable mise, les Eagles of Death Metal et leur rock varié mais valant plus finalement par l'attitude que par les chansons proprement dites. On a là avec les Masters of Reality une version sans doute moins cool (Chris Goss ne porte ni moustache ni Ray-Ban, juste un crâne chauve et 20 kilos de trop) mais autrement plus impressionnante et excitante sur disque.


- Bruno Piszorowicz, le 4 01 2010

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