Il était l'un des auteur-compositeur préféré d'un certain Kurt Cobain et de Tom Waits, il a collaboré avec Sonic Youth et Okkervil River, cet homme n'avait pourtant à priori pas spécialement prévu une carrière dans la musique. Quoique le terme carrière n'est peut-être pas le plus à -propos s'agissant de Daniel Johnston. L'homme a commencé il y a une trentaine d'année à écrire et chanter, d'abord en enregistrant des cassettes, puis parfois des albums, arrêtant de composer durant plusieurs années. Souffrant de bipolarité, il est assez difficile à gérer et ses compositions s'en ressentent, souvent à fleur de peau, toujours un peu déjantées mais desquelles ressortent de réels moments de pure grâce. A signaler que l'artiste dessine également, notamment pour des livres d'enfants, d'où le dessin de la pochette.
Les compositions musicales qui ornent ce best of sont à l'image de son créateur, un piano tordu, une guitare pas beaucoup plus droite et une voix assez à tendance aigrelette qui semble ne pas tourner rond; comme l'ensemble des titres dont on se dit que le CD n'en fait qu'à sa tête et change de vitesse de lecture un peu comme ça l'arrange. Si l'on ne s'enverrait peut-être pas le coffret intégral de Daniel Johnson, le choix du best of est judicieux, livrant au milieu d'un petit capharnaüm, des moments aériens, à l'image de "Living Life", de "Story of An Artist" ou du tellement trop court "True Love Will Find You in the End"; le genre de titre que vous avez l'impression d'avoir toujours entendu, qui fait partie d'un inconscient collectif...
Welcome To My World est le titre parfait pour cette compilation : soit on pénètre dans le monde de Daniel Johnston et on prend son pied sur pas mal de titres, soit on n'arrive pas à passer la barrière de cette voix déjantée et de ses instruments désaccordés et on passe son chemin en se demandant qui sont ces fous qui arrivent à écouter une pareille musique.
A noter qu'en 2004 une compilation de reprises a tout de même été effectuée par des artistes tels Eels, Beck, M.Ward, TV on the Radio, Tom Waits, Sparklehorse ou encore Death Cab for Cutie...
- le sto, le 31 08 2009