Etant donné que les quatre larrons de Peter Kernel sont plutôt mal distribués (c'est-à -dire « pas ») pour autant que je sache à l'heure actuelle, il est tout à fait normal que vous soyez passé à côté. Ceci dit, c'est bien dommage, car leur premier album, sans avoir rien de révolutionnaire, fait partie de ces disques excellemment goupillés par et pour les fans de Sonic Youth.
Dès les premières secondes, vous reconnaîtrez ce son et cette manière de jouer hyper tendue et pourtant limpide. Ajoutez à cela un certain mimétisme au niveau des voix, tant dans le ton que dans la diction, en particulier venant de la moitié féminine du quatuor, l'illusion d'avoir à faire à un album des New-Yorkais est vraiment très présente. Et pourtant Peter Kernel nous viennent du Tessin.
Là où ils parviennent à nous subjuguer, en dépit du préjugé inhérent aux copy-cats de tout poil qui pèse sur leurs épaules, c'est que leurs morceaux s'inscrivent très rapidement dans votre subconscient, à grand renfort de ritournelles dissonantes et de gimmicks décalés, flanqués d'une sensualité moite. Orchestré et produit avec une sobriété et une précision qui impose le respect, « How to Perform a Funeral » s'impose comme un outsider de poids dans la course aux top-ten de fin d'année pour beaucoup de ceux qui ont eu la chance d'en tâter.
- lina b. doll, le 26 12 2008