Comme leurs compatriotes de Jack The Ripper, Moriarty est l'un de ces groupes français qui n'en a pas l'air. Pour cause, les papas et les mamans de tout ce beau monde ne sont pas nés sous le signe de l'hexagone. Ainsi, il semble que les membres de Moriarty aient été bercés par les grands mythes américains et qu'ils puisent aujourd'hui leurs influences majeures dans le blues et la country.
Habitude prise lors de concerts au mixage laborieux, le groupe joue autour d'un seul et même micro. Ainsi muni de quelques instruments acoustiques, Moriarty passe pour une clique éclectique, farfelue et un peu baroque. En effet, ses membres s'échangent avec aisance leurs instruments, le tout dans une atmosphère joyeuse et un brin dilettante. Une attitude générale qui n'est pas sans rappeler Arcade Fire.
Mais Moriarty c'est aussi une atmosphère très typée, notamment par le choix des instruments : un dobro, une washboard, une contrebasse, une collection d’harmonicas, un kazoo, un xylophone ou encore une machine à écrire Olivetti Lettera22 des années 70… Bref, Gee Whiz But This Is a Lonesome Town nous balade un peu dans une vielle brocante américaine.
Enfin, les comptines un peu glauques, mais délicieusement interprétées par la généreuse Rosemary, évoquent aussi nettement l'univers d'un certain Tom Waits.
- sai real, le 16 12 2008