Bon, vous parler de ce disque de Parade Ground va être une gageüre. Autant vous avouer que je ne sais pas qu'en penser... Sans doute parce qu'il s'agit du premier album du groupe depuis plus de vingt ans, et que malheureusement, c'est précisément à cette époque qu'il semble avoir été enregistré. La musique du groupe évoque une new-wave industrielle, quelque part entre Killing Joke et NON. Et c'est loin d'être mauvais, mais malheureusement, à la question « recommanderiez-vous ce disque à un ami ? », je ne saurais répondre par l'affirmative.
Il faut dire que le son, qui est l'œuvre de Patrick Codenys (Front 242), est loin d'être accueillant et donne cette impression d'assister à un concert titanesque depuis l'extérieur de la salle. Pas facile dès lors de se plonger corps et âme dans la musique du groupe, qui parait aussi léthargique pour l'auditeur qu'elle est cathartique pour ceux qui la jouent. En un mot comme en cent, on s'ennuie passablement à l'écoute de Rosary, tout en pouvant occasionnellement être happé par ce son marécageux et cette morosité visqueuse et communicative qui émane de Parade Ground.
On m'accusera sans doute d'irrévérence vis-à -vis d'un duo qui semble y avoir mis toutes ses tripes, mais malheureusement le résultat final est un disque dont la principale caractéristique est d'être long, et à propos duquel on voudrait me faire croire que des écoutes répétées ouvriront des univers entièrement nouveaux à ma perception. Hélas, rien n'y fait, le disque ne parvient jamais à décoller ni à instaurer une atmosphère suffisamment dense pour donner envie de poursuivre l'expérience. A leur décharge, la musique pratiquée n'est pas exactement ce qu'on pourrait appeler une musique de salon.
- lina b. doll, le 6 06 2008