Voici typiquement le genre de disque difficile à définir. D'un côté il ne ressemble à rien, et d'un autre on a l'impression de bien le connaître. Alors dans un tel cas de figure, on ne peut que citer l'artiste qui définit ses Fragments à chemin "entre la musique classique, contemporaine et la chanson". Concrètement, l'artiste se joue d'improvisations vocales (évoquant parfois Sigur Ròs, Thom Yorke ou l'émotion de Domus) et d'une unité sans faille avec son piano. Musique charnelle, sincérité d'un propos qui pourrait se lire comme une ouverture de son intimité au émotions, au rêve et à la sourde mélancolie de la nudité. Si l'on parle d'improvisation, c'est que l'artiste semble être arrivé à un aboutissement personnel qui l'a fait passer par tous les stades pour arriver à une sérénité lui permettant de coucher ainsi ses Fragments mélodiques et mélancoliques.
Car au fond, raconter la musique de Rougge avec des mots est un exercice périlleux, l'on a tant de mots en tête et on ne sait vraiment lequel est le plus juste, chaque Fragment nous en ferait choisir un autre, chaque nouvelle harmonie apporte son petit billet. Alors si je les jetais au vent, Fragments se décrirait peut-être ainsi : cœur ; mélancolie ; automne ; boisé ; alliance ; rythme ; souffle ; amour ; nudité ; chaleur ; douceur ; toile ; volupté ; envolées ; sérénité torturée ; noir et rouge. Ah oui tiens, Rougge...
[Pour de plus amples écoute, commande et pour entrer dans l'univers de Rougge, il semble incontournable d'aller lui rendre visite sur son site internet].
- le sto, le 17 01 2008