Dans le petit monde du rock suisse romand, il devient difficile de trouver un groupe qui ne remercie pas les collègues, les scènes romandes et les festivals de la région. On l’aura compris, c’est une grande famille, on se connaît, on se reconnaît, on se prête des musiciens, bref vive l’esprit 70’s en Suisse romande. Dans la famille Saïko post-rock, To the Vanishing Point fait plutôt figure de référence de part sa présence scénique qui s’est conclut par la victoire au prix du New Talent 2006 au Caprice Festival.
Littéralement "Jusqu’au point de fuite", le nom du groupe se base sur la métaphore de la fuite en avant, la convergence des lignes d’horizon, les chemins qu’empruntent une vie quand elle ne sait pas où elle va… Symbolique parfaitement mis en pratique avec ce nouvel album qui tend jusqu’à la corde les morceaux et leurs possibilités harmoniques. Les mélodies voyagent au gré des obstacles et des vents rencontrés sur leur passage et s’en vont converger vers un point unique au bout de 73 minutes ! On a parfois l’impression de se perdre dans les méandres des sons, tant mélancoliques et sombres que rageurs et appuyés.
Mais ce concept a ses limites, s’il semble envoûtant de premier abord, il conviendra de signaler que le chemin pour arriver au point de fuite est trop long et, qu’à l’image de la vie qui ne sait où elle se dirige, l'auditeur se perd dans les rivages soniques du groupe. A vouloir trop exposer, l’auditeur commence à ne plus trouver l’envol qu’il était venu chercher et s’emmêle les pattes dans des morceaux plein d’emphase et dans une production un peu trop claire. Malgré tout, certains titres de Watch the Planes Cut to the Grey Sky sont réellement réussis et le passage d’un tel album en live risque de faire bon nombre d’adeptes…
- le sto, le 23 11 2007