Nadja est un projet se situant à la croisée des chemins de Sunn, Earth et Jesu, et même si on peut y discerner, comme nous le fait miroiter leur label, quelques traces d'expérimentation à la Fennesz pour le côté "ma guitare à moi elle sonne pas comme ça", il est bon de souligner que le fond du propos est plus dans l'esprit atmosphérique des premiers que dans le côté bidouillage du second. Nadja propose de très longs morceaux faits pour être joué très fort sur votre chaine hi-fi, à base de feedbacks, de percussions linéaires et monolithiques et de voix énigmatiques placées le plus loin possible. Les couches se superposent au-delà de l'intelligibilité et entrainent un maelström psychédélique propre à réduire en cendre des univers entiers et à éveiller les Grands Anciens. Se laisser porter par Nadja, c'est regarder les dragons passer depuis le toit du monde, chevaucher les comètes et mourir pour l'éternité. Être en tout cas réduit à l'impuissance par une musique au-delà de l'entendement humain, jouée live de l'autre côté du miroir et désormais à portée de tous. Beau à crever la gueule ouverte, mais probablement emmerdant pour ceux qui auront gober la mauvaise pilule.
L'album est écoutable entièrement ici.
- lina b. doll, le 10 11 2007