Walkabouts (The) > Acetylene

Acetylene
8.2005
Notation
Rock   

Les Walkabouts ? On ne les présente plus tant ils contribuent au patrimoine musical américain et surtout européen depuis bientôt 20 ans. Bien sûr, leur discographie abondante recèle des hauts et des bas et il reste difficile de retenir un album qui surpasse les autres.

Cette fois-ci, « Acetylene » se veut un come-back salutaire aux sources : fini les compos léchées aux teintes presque progressives, le rock mâtiné d’une énergie punk se relève et poursuit sa course parfois en plein territoire grunge. L’électricité se fait ici sale et saturée. C’est vrai qu’on avait presque oublié que le groupe était originaire de Seattle.

Que s’est-il donc passé pour que Chris Eckman et Carla Torgerson décident de revisiter leur répertoire du début des 90’s (à savoir les deux bijoux que sont « New West Motel » et « Setting the Woods on Fire ») ? Et bien ils sont manifestement en colère. La lecture des textes ne laisse pas planer le doute, un climat guerrier (en Irak) et une certaine politique américaine imprègnent l’âme de chacune des dix chansons. Parfois de manière presque caricaturale (le rentre-dedans de « Fuck your fear » ou l’assaut de « Kalashnikov »). Il est vrai que l’album a été enregistré il y a presque un an jour pour jour, en plein climat électoral américain.

Mais ce serait largement sous-estimer la qualité de songwriting de Chris Eckman que de réduire cet « Acetylene » à une vindicte anti-Bush. Le parti pris de l’album est davantage de partager le vécu des acteurs et des victimes ; que ce soit le soldat qui nie sa peur au cœur du champ de bataille ou le quotidien d’une victime, le groupe parvient à exprimer une tension véritablement palpable. Ce sentiment d’urgence ne se relâche jamais, si ce n’est sur les deux titres plus ralentis (« Whisper » et « Northsea Train ») ; l’objectif est alors d’installer un climat plutôt angoissant et claustrophobique. L’usage de dissonances marquées nous met même de plus en plus mal à l’aise (dès les premières notes, et jusqu’au dernier titre, « The Last Ones »).

Une arme de destruction massive, donc ? En tout cas un album intense, compact, qui prouve que le vieux groupe peut encore faire parler la poudre. Un fort sentiment de cohérence entre les 10 titres permet à cet « Acetylene » de briller d’une flamme bien plus conséquente que ce que notre duo préféré nous avait habitué durant ces dernières années.

- runeii, le 15 09 2005

Réactions

par Le Sto, le 3/10/2005
Leur meilleur album depuis Setting the Woods on Fire, donc depuis plus de 10 ans. Dès "Fuck You Fear" la pression ne se relâche plus. J'apprécie particulièrement "Have You Ever Seen the Morning?" ou "Northsea Train".

Avec ce genre de disque, le groupe repart pour 10 ans...