Petit jeu : placer le nouveau disque de l'ex-muse des Rolling Stones dans son lecteur, ne pas lire la pochette et deviner quelles chansons ont été composées par P.J. Harvey et quelles sont celles composées par Nick Cave. Car c'est bien cet ex-couple terrible qui a écrit 80% de "Before the Poison" (reste une chanson à Damon Albarn de Blur et une autre à Jon Brion qui a, pour la petite histoire, écrit la BO de Magnolia, film à voir absolument). Jamais pourtant, les deux auteurs principaux ne se rencontrent.

Jouons donc, tout commence avec deux titres de Polly Jean, la guitare, la rythmique sont celles de "Uh Huh Her", son dernier album. Puis le violon et le piano de l'australien font merveille sur un "Crasy Love" digne de "No More Shall We Part" (un des meilleurs album de Nick). Plus dépouillée et moins reconnaissable est "No Child of Mine" et "Before the Poison", deux enfants de P.J., intéressante mais faisant un peu entracte au milieu de l'album. Un piano bien connu, "There is a Ghost" tout en douceur, un morceau aérien, probablement le top de l'album. Quant à "Desperanto", c'est la partie rock de Cave qui ressort, pas forcément la meilleure. Le disque se termine par "City of Quartz" de Jon Brion, directement inspirée du film "La Cité des Enfants Perdus".

Bien entendu, c'est un peu réducteur de ne parler de ce disque en tant que match amical Cave-Harvey, mais comment pourrait-il en être autrement ? Comme si Bashung et Thiéfaine écrivaient un album pour Dutronc, le sexe en moins! Reste que ce disque est beaucoup plus homogène que le précédent et que Marianne Faithfull (car c'est son disque, ne l'oublions pas) chante magnifiquement avec sa voix d'ex-junkie rongée par les excès.

- le sto, le 11 10 2004