Arthur, Joseph > Temporary People

Temporary People
9.2008
Notation
Rock   

Plus le temps passe, plus Joseph Arthur envoie les modes se rhabiller, sortant des albums réduits à l’essentiel sans grande considération pour son tiroir-caisse personnel. L’humeur se fait grinche, les années Real World appartiennent déjà au siècle passé, mais le natif de Brooklyn pense avoir encore pas mal de choses à nous apprendre sur le rock’n roll.

Sans les gants et en pleine figure, devrais-je dire, tant ce 7ème album transpire la crasse et l’électricité du début à la fin, comme un missile brûlant ses derniers kilomètres de ciel avant l’explosion. Soudé par les efforts collectifs du live, le Lonely Astronaut Band efface à grands coups de marqueur indélébile le passé d’Arthur pour le remodeler parfois de belle manière, parfois un brin chaotique et avec moins de nuances. D’entrée de cause ("Temporary People"), on a vite compris que le folk de Nuclear Daydream n’aurait plus que des miettes à prendre. Il s’agit ici de rock dans son essence la plus honnête, brut de brut. Mâtiné de ce qu’il faut de psychédélisme flamboyant ou de réminiscences vintage, gospel ou blues, le show d’Arthur vise avant tout à se faire plaisir (voir les solos aux envies d’Air Guitar !).

Plus cabossé que jamais, Arthur s’époumone, ses chœurs traquent Tom Waits et ses sbires pour plusieurs salves fédératrices ("Good Friend", "Sunrise Dolls"), histoire de fuir un tant soit peu le retour à l’anonymat. On se demande bien ce qui trotte dans la tête de cette figure étrange du songwriting, car transpire sur Temporary People un sentiment d’urgence désespérée, clairement annoncé dans son titre (humain temporairement viable ?). Reste qu’en même en brûlant sa dernière chandelle par les deux bouts, Joseph Arthur trône en souverain, pas toujours lucide mais diablement incorruptible.


- runeii, le 29 09 2008

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