Parfois c'est ça la magie de la musique, cette facilité apparente de créer une harmonie parfaite, une émotion pure avec quelques sons de guitares, un piano, des percussions fines, saupoudrés de quelques notes de violon quasi tsigane. A cela, il faut ajouter la voix, et celle de Thalia Zedek est un véritable bijou. Non pas que celle-ci soit parfaite, non pas que cela soit un pur joyau cristallin; la voix de Thalia est une voix rugueuse, embuée et enfumée, une voix de blueswoman qui a bourlingué. Pas besoin de monter les tours, pas besoin de démontrer quelque chose, juste raconter ses histoires sans épate.

L'américaine réussit, sous l'angle de onze somptueuses vignettes folk, à faire ressortir une mélancolie sourde mais légère, envoutante et addictive. Plus les écoutes passent, plus les sons nous deviennent indispensables mais plus ils font partie de nous-même. Thalia Zedek s'immisce en nous et Been Here and Gone devient rapidement un ami de tous les jours. Même la reprise de "Dance Me to the End of Love" de Leonard Cohen réussit l'exploit d'être aussi émouvante et hors du temps que l'originale.

Alors après, on pourra chercher à classer ce disque quelque part, à le comparer ou du moins tenter de retrouver des influences pour se raccrocher à quelque chose. Alors on y verra Leonard Cohen ou Bob Dylan, on pourra aussi y voir Shannon Wright, Kurt Cobain, Nick Cave ou Patti Smith ; qu'importe dans tous les cas on y verra une réelle chanteuse rock-folk pleine d'une émotion pure et franche.


- le sto, le 21 05 2008