Nastasia, Nina & White, Jim > You Follow Me

You Follow Me
6.2007
Notation
Rock   Folk

A peine remise du discrètement génial On Leaving, Nina Nastasia s’allie à nouveau avec le batteur Jim White (Dirty Three) sur la durée d’un album : une guitare sèche, une voix et une batterie, pour un résultat original et hautement rafraîchissant, sans le moindre artifice. Comme d’hab, quand des projets aussi délicieux se forment, Steve Albini n’est pas loin, et l’infatigable producteur officie à nouveau ici pour notre plus grand bonheur.

En apparence, ces 10 courts morceaux semblent plus légers que la mélancolie noire de On Leaving, mais souvent ce n’est qu’une impression donnée par cette interaction ludique entre batterie et guitare – véritablement aérienne et grisante par moments. Chaque morceau, tout comme le titre de l’album, est écrit à la deuxième personne, à la manière d’une conversation, ce qui sans doute ajoute encore à la spontanéité de You Follow Me.

Ceux qui connaissent Jim White savent que ce n’est pas Dave Grohl : celui-ci a plus d’un tout dans son sac, préférant des rythmes tamisés et fouillés au pur bourrinage. En tout cas, c’est un véritable délice que de se concentrer sur la partie de batterie.

Si certains titres sont noirs de noirs ("The Day I Would Bury You"), d’autres sont juste diablement entraînants ("Late Night"), et la pesanteur n’est jamais a l’ordre du jour. Les titres s’enchaînent parfaitement, le propos est nerveux, que ce soit le songwriting en phrases courtes de Nina ou la profondeur de son de la batterie. A noter que cet album reprend une collaboration passée de Nina Nastasia, "Our Discussion", présente à la base sur l’excellent disque de Boom Bip, Blue Eyed in The Red Room. Elle n’atteint pas ici la majesté de la version originale, peut-être hors de propos sur un disque aussi direct que You Follow Me.

Seule demi-déception, la durée de l’album qui passe à peine la demi-heure, mais dans le fond c’est dans l’ordre des choses : chaque seconde est pleine de vie et se déguste avec plaisir. You Follow Me donne l’impression d’avoir été enregistré d’un trait, sans fioritures, et un tel disque fait vraiment du bien par son originalité et sa fraîcheur.

- JP, le 16 09 2007