Initialement prévu à l'été 2005, le successeur de No Wake (repéré en son temps par John Peel) est arrivé avec près de deux ans de retard. Pas vraiment de communiqué quant à ce retard, mais qu'importe, comme on le dirait en langage économique : "les chiffres sont là !". En effet Songs from a Mean Season a fait considérablement évoluer le son de Tulsa Drone. Celui-ci, à l'image de la pochette, s'est étoffé. L'arrivée d'un cinquième membre à la basse et slide guitare y est probablement pour quelque chose. Moins décharné qu'il ne l'était, le groupe va crânement fleureter du côté d'un post-rock cinématographique et instrumental. Les cuivres qui accompagnent de plus en plus les groupes du genre sont bien évidemment présents ainsi que l'utilisation du dulcimer, déjà utilisé sur l'album précédent.
Voyage fin et subtil, l'atmosphère dégagée par Songs from a Mean Season se différencie de la démarche de beaucoup de groupes, par trop adeptes des montées et descentes épuisantes pour nos nerf. On croise souvent des relents de Friends of Dean Martinez ou Calexico dans Tulsa Drone alimentés à la sauce Dirty Three. Première nouveauté enfin, un titre ("Mean Season") est chanté par la voix sombre d'Erik Grotz, permettant ainsi de casser avec puissance et langueur le rythme d'un album totalement instrumental.
Au fil de l'écoute, l'atmosphère des morceaux va en s'alourdissant et la fureur sourde de "Brace" nous fait dire que le groupe a encore plusieurs cordes à ses guitares. Produit en partie à la maison et sur leur propre label, Songs from a Mean Season est un album complet qui allie la puissance lourde des murs de guitares et la finesse d'arrangements pop-indé instrumentaux.
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- le sto, le 19 07 2007