Meg Maird, chanteuse du groupe folk psychédélique Espers, sort son premier album en solo. Interprétant 9 titres folk traditionnels et 2 chansons originales, Meg Baird semble à priori reprendre une formule très en vogue ces dernières années (voir Isobel Campbell, Bert Jansch...), s’offrant une escapade pastorale au goût de folklore anglais de la fin des années 60.
L’absence de prétention et la sincérité de ce Dear Companion rachètent cependant largement cet attentat à l’originalité, tout comme le choix pertinent des reprises, offrant des relectures de morceaux "séculaires" (la ballade écossaise "Willie O’Winsbury") et de trouvailles plus récentes comme "Waltze of the Tennis Players", pêchée dans la discographie d’un obscur groupe Canadien des 70’s (Fraser & Debolt). Pas aussi éclectique qu’une Sally Doherty dans l’art de l’appropriation, Meg Baird s’inscrit plutôt dans une mouvance folk anglo-saxonne "classique" caractéristique de Vashti Bunynan, Joni Mitchell ou Anne Briggs.
La guitare acoustique domine évidemment les débats, avec l’inclusion discrète d’un dulcimer ou d’un banjo occasionnels, qui apportent une touche d’originalité aux morceaux. Reste qu’à trop puiser dans le répertoire ancestral du folk, les sentiments semblent par moments fossilisés, et Dear Companion ne transmet pas autant d’émotion et de mystère que les albums de Marissa Nadler, à style musical plus ou moins égal. Cela n’enlève rien à la fraîcheur et à la simplicité de cet album, même s’il ne révolutionnera pas le monde du folk.
- JP, le 8 06 2007