On se surprendra aujourd'hui à ne pas penser trop de mal de Trent Reznor. Ses récentes tournées lui auraient-elles ouvert les yeux et les oreilles à ce qui se fait à l’heure actuelle en termes d’electro ? Après un With_teeth aussi attachant qu’insipide, ce Year Zero rassure quand à l’hypothétique renouvellement de l’homme qui met habituellement cinq ans à sortir le même disque en pire. Oh, rien d’avant-gardiste non plus, ne vous en faîtes pas, mais des beats électroniques bien dans l’air du temps et qui le font. Et même l’un ou l’autre tube, à commencer par l’excellent « Beginning of the End ». Davantage de venin également, une énergie plus palpable que sur le laborieux prédécesseur, bref, un album qu’on ne met pas seulement à contrecœur dans son lecteur pour soulager sa conscience. Sceptique de longue date quant à l’intérêt du NIN post-Broken, je me contenterai de constater qu’une poignée de morceaux d’anthologie côtoient d’anonymes nailseries, tandis que les indécrottables se réjouiront de retrouver tous les gimmicks qui rendent le groupe reconnaissable entre mille. Nul doute, ceci dit, que ce Year Zero savamment pensé éclipsera sans peine la déception de 2005, et quelques titres bien torchés suffiront à acheter même mon indulgence. Plus viril que With_Teeth et moins longuet que The Fragile, alors pourquoi pas, après tout ?
- lina b. doll, le 31 05 2007