Deerhoof, fondé en 1994, a des faux airs de Blonde Redhead. Deux gars ; une fille, japonaise dans les deux cas. La voix de Satomi Matsukazi se teinte aussi d’un accent qui pimente son ton d’ingénue amatrice de voltige aigue. Sur ce neuvième album, la musique du trio gravite de plus en plus dans les sphères pop-rock et délaisse le noisy des débuts, parallèle de plus avec Blonde Redhead.
Mais contrairement a ce dernier, la facette arty se veut ici moins serrée du cul, plus innocente et ludique. Le résultat n’atteint cependant pas tout à fait la même ampleur. Il a été, il faut bien l’avouer, plutôt ardu de juger ce Friend Opportunity. Il s’agit typiquement d’une galette où les faiblesses germent sur le champ même des points forts. En bref, on risque de détester ce qui nous a de prime abord plu.
Les deux premiers morceaux, très mouvants, comprennent différentes phases qui se succèdent de manière frénétique ; un fourre-tout erratique qui pourrait être euphorisant, mais qui fout également le tournis. «The Galaxist» fait partie des réussites du disque, avec ses arpèges délectables et ses beats post-rock jazzy à la Tortoise. «Choco Fight» apparaît comme le meilleur titre de l’opus. Ses beats syncopés, genre The Eternals, et la touche sucrée des boucles de synthé, offre un moment de très bon son.
Le reste de l’album se cantonne au même genre de délires, assez créatifs et lorgne vers l’expérimental à charges légères. Le style de musique qui donne la pêche, à écouter la journée plutôt qu’une fois le soleil couché…
- yak, le 6 05 2007