Musique intemporelle, éternelle et cosmopolite. Telle serait la synthèse, souhaitable mais balancée à la va-vite, de cet opus venu de nulle part. Certes, le trio est basé à Chicago, mais son art puise dans le patrimoine – lourd, en effet – de la musique "internationale" de ces dernières années (celles où toutes les frontières et les limites se sont estompées), voire décennies.
The Eternals sonnent tout à fait à cette image : un mix des genres, des sens, pour un patchwork de sons qui, au final, apparaît parfaitement singulier. Toutes les tracks de ce disque ont un potentiel séducteur indéniable. Zappez sur n’importe laquelle, l’effet ponctuel est garanti.
C’est vrai que sur la longueur, comme assez souvent, la routine guette. Mais qui peut résister à un morceau comme le délirant et satirique «Remove Ya», avec sa voix moqueuse et délicieuse (la maîtrise du chanteur Damon Locks) ? Sur «Astra 3B» et «Patch of Blue», le chant évoque pas mal TV on the Radio – timbre proche, tessiture élastique.
Au niveau des rythmes, la touche tribale et boiteuse fait penser à un autre combo aventureux : Gang Gang Dance. The Eternals pourraient fort bien en être une version affûtée et post-punk, véhiculant le même style de groove qui chatouille là où ça fait du bien.
- yak, le 3 04 2007