Voilà le genre de groupe qui n’aurait pas détonné à Woodstock! Et il y aurait sans aucun doute mis le feu, car dans un univers parallèle, c’est peut-être exactement ce qui se passe en ce moment même… Tel l’avatar spatio-temporel d’une seconde vie à la limpidité propre à l’imaginaire musical, Comets on Fire électrifie la foule, fièrement intercalé entre Ten Years After et Jimi Hendrix.
Du bon rock, donc, qui respecte ses maîtres et ajoute une prise de risque encore plus intransigeante – sur le fil de la fragilité de notre époque. Sur les sept titres de l’album, trois se détachent en particulier. D’abord, le bluesy «Jaybird» qui évoque les Doors au coin d’un riff, ou The Who, dans la rage maîtrisée du jeu de batterie. Puis, «Lucifer’s Memory», qui fait office de «slow» et convoque la simplicité singulière, l’émotion, la beauté lyrique, au sein d’une œuvre somme toute très épique. «Sour Smoke», instrumental au groove entêtant, tribal, nous convie à une chouette promenade dans des comtés familiers – on pense à Califone.
Du côté des morceaux moins emballants à nos tympans, on peut citer le trop bourrin «Holy Teeth», qui dans le style gros hard gras et expéditif, n’apporte rien et lasse vite. «Hatched Upon the Age», malgré sa pêche toute conviviale, fait un peu trop Aeorosmith pour emporter l’adhésion.
Notons que l’excellent guitariste de Six Organs of Admittance, Ben Chasny, a rejoint le groupe en 2003 et expose sa virtuosité sur cet Avatar, l’opus le moins hermétique de Comets on Fire.
[«Jaybird» en écoute sur leur espace]
- yak, le 18 03 2007