Bodi Bill, duo venu d’Allemagne, présente son premier album, No More Wars, pop urbaine mélancolique et techno de poche en harmonie naturelle. Au début du disque, les morceaux plus introspectifs sont d’une grande finesse, les mini-instrumentations (guitare, violon, piano) s’accordent très bien aux rythmes et aux textures digitales - pas d'electro-rock bancal ici, le raffinement est de mise. Au fil de l’album, les influences techno et house prennent un rôle prépondérant.

La mélodie archaïque de "Kilogramm" emprunte autant aux dancefloors qu’à Kraftwerk, mais elle est détournée vers un but plus "poétique", traduisant une humeur, une tension. La surenchère n’est jamais de la partie, à l’image de "Elephant Ears", longue montée lancinante et mélancolique aux textures saturées, où chaque son a une qualité organique, ce qui est assez rare dans ce style de musique.

En guise de retour à la réalité, "Willem" est une balade au piano faussement dilettante chantée avec une voix cassée, brusque retour sur terre. Si tous les morceaux ne se valent pas, Bodi Bill arrive à nous surprendre par l’originalité et la qualité de ses compositions plus d’une fois. Comparable à Somatic de Polar pour sa mélancolie, No More Wars est un mariage réussi entre mini-technos robotiques et sensibilité pop, rafraîchissant et recommandé aux amateurs de ces deux mondes bien plus proches qu’il n’y paraît. Dès le mois d’avril 2007, le site officiel du groupe offrira la deuxième partie de cet album en téléchargement gratuit.

[Extraits musicaux à écouter ici]

- JP, le 14 03 2007