Nadler, Marissa > III : Bird on the Water

III : Bird on the Water
2.2007
Notation
Rock   Folk

Marissa Nadler, sa guitare et sa simplicité. Le reste n’est que superflu. Vains superlatifs. Touchée par la grâce, elle poursuit une voie qui pourrait s’apparenter à un non-sens commercial. Ses chansons folk restent limitées musicalement à des esquisses, construites sur un fingerpicking plutôt linéaire, emprunté au jeune Leonard Cohen. Ce minimalisme voulu est toutefois loin d’être stérile, car tempéré par moments : ici ronronne un orgue parcimonieux, là scintillent de légères percussions.

Au final, cette simplicité devient un écrin inestimable et tout se tait pour laisser à Marissa un large espace de parole. Chan Marshall de Cat Power n’en demanderait pas tant.

Après The Saga of Mayflower May, III : Bird on the Water, co-produit et arrangé par Greg Weeks (Espers), poursuit le même sillon de balades crépusculaires aux consonances médiévales, le même univers de mythes aux destins tragiques, entre rencontres et adieux déchirants. On en tire ainsi le même plaisir, les compositions s’avérant de plus en plus assurées. Les vocaux de Marissa se superposent, se jouent des échos, s’interpellent dans un jeu de cache-cache malicieux, parfois mélancolique ou plus mystérieux.

Ce troisième très bel album de l’américaine ne doit pas être sous-estimé, car même s’il reformule les mêmes incantations (les titres peuvent parfois finir par se ressembler), il reste à un très haut niveau de songwriting. Ecoutez pour preuve ce que Marissa a fait du «Famous Blue Raincoat» du monument Leonard Cohen. Il n’aurait pas rêvé meilleure descendance.


- runeii, le 14 02 2007