Clinic, c’est qui ? Quatre garçons dans le vent, originaires de Liverpool. Direct, on est proche de la légende. Mais sur ce quatrième album (ça fait pas mal, de nos jours…), la distorsion omniprésente et l’aspect expéditif font vite comprendre que l’héritage sur lequel le groupe prend son élan n’a finalement rien de local.
Clinic, c’est quoi ? Rien de neuf. Plutôt un gros son nerveux ; l’efficacité en prime. La basse, saturée et hypnotisante, rappelle un Primal Scream. En se focalisant sur les détails, il apparaît que plusieurs étiquettes pourraient nous venir en aide : post-punk, cold-wave, garage, une touche d’électro, un peu de folk psyché. Oui, Visitations, c’est un peu de tout ça à la fois. Pourtant, on reste dans de la musique simple, sans prise de tête réflexive (qu’en apparence ?), où une folle énergie brute semble être l’essentiel à transmettre. Bref, du rock énervé, mais qui pioche sans honte dans ses racines rythme & blues.
La voix nasillarde, presque métallique, du leader Ade Blackburn crée une ambiance crue, assez perturbée et malsaine pour justifier le nom du quatuor. Du côté des arguments qui tuent, on peut mentionner le fait que Clinic à déjà fait des premières parties de Radiohead au début des années zéro. Le son du groupe, immédiatement reconnaissable, est aussi un point fort. L’album propose quelques titres imparables, comme «Harvest» ou «If You Could Read Your Mind», enrobés de rage âcre et de cynisme jubilatoire.
Par contre, côté points faibles, comme souvent, on tourne assez vite en rond et les morceaux peinent à se différencier. La mélodie du chant de «Harvest» et celle de «Family» se ressemblent à mort, c’est net. Mais dans son genre, sans trop de prétention, ce disque vaut clairement le détour.
- yak, le 15 01 2007