Après We Love Life, dernier album de Pulp, son frontman Jarvis Cocker avait promis à sa nouvelle femme de ne plus faire de disque et surtout plus de tournée. Mais comme à chaque premières fois que l'on arrête de fumer, les bonnes résolutions sont temporellement limitées. Ce d'autant que le bougre d'homme continuait d'écrire des chansons; c'est pas une bonne méthode ça Jarvis! Bref, après maintes réflexions et autres participations (notamment au 5.55 de Charlotte Gainsbourg), Jarvis décide de revenir tout seul comme un grand.
Sobrement baptisé du patronyme de son auteur, ce disque s'entend en deux parties relativement distinctes. Une partie très pop aux tubes évidents, une autre plus intimiste que l'auteur n'aurait pas pu se permettre avec son ancien groupe, mettant en avant de belle manière sa voix typée.
La première partie sus-mentionnée est assez chiante avec des titres manquant d’allant (p. ex : "Don't Let Him Waste Your Time", le grotesque "Big Julie" ou le Green Day-esque "Fat Children"). La deuxième est beaucoup plus enthousiasmante avec des petits joyaux tels que "From A to I" et ses petites touches rétro ou le pseudo-apaisant "I Will Kill Again". Le sommet de l'album est atteint avec "Disney Time", hymne faussement bon enfant ("How come they’re called “Adult Movies” when the only thing they show is people making babies filmed up close? I’m feeling so much better since I learned to avert my eyes: now it’s Disney Time.") et se voit classé dans le top 10 des meilleurs titres de son auteur. Pour terminer, Jarvis nous fait le coup du morceau caché à la 30ème minute du dernier titre ce qui, entre-nous, est un truc qui n'amuse plus grand monde !
Alors Jarvis a-t-il eu raison de revenir ? Oui et non. Oui car il contente nombre de fans en manque du grand anglais, oui car certains titres valent plus qu'un détour. Non car si ce disque se veut plus apaisé, sorti des chemins brit-pop, il n'en reste pas moins comme un album moyen qui n'apporte pas grand chose de plus à ce que l'auteur avait déjà créé. Si l'on peut aisément considérer que This is Hardcore est le sommet de la carrière de l'homme, on ne peut voir cet album solo que comme une sorte d'aspartame light.
- le sto, le 9 01 2007