Rien de tel qu’un peu d’autodérision pour rendre la vie plus légère : Adrienne Pauly l’a très bien compris et met tout son talent de comédienne (sa vocation première !) au service d’un premier album singulièrement rafraîchissant, bousculant certaines idées reçues de la chanson française «bien comme il faut» dans ses atours de parade.

Car Adrienne c’est un tempérament. Son talent principal : mettre en scène les petites misères quotidiennes de la jeune femme de 26 ans que nous connaissons tous quelque part autour de nous, coincée entre ses questions existentielles futiles («Pourquoi j’suis pas la reine d’Angleterre»), ses obsessions adolescentes («J’veux un mec»), habile zigzag entre naïveté comique et tendresse désarmante («Dans mes bras»).

A la manière d’une PJ Harvey ou d’une Shannon Wright, les instrumentistes de la «Fille au Prisunic» cultivent les contrastes, privilégiant une certaine rudesse indie rock qui rend palpable le sentiment de proximité. Adrienne devient alors un peu notre petite sœur à tous et on ne peut s’empêcher de l’aimer, en particulier lorsqu’elle s’étiquette «nazebroke», condensé de tirades plus hilarantes les unes que les autres.

Ce premier essai suscite des promesses bien légitimes : Adrienne Pauly fait du bien à notre cerveau et s’avère un antidote substantiel contre la grosse tête. Recommandable.

[Quatre titres sont disponibles en écoute libre ici].


- runeii, le 22 12 2006