Soyons francs, si ce Road to Escondido ne nous était pas parvenu en promo par la poste, il y a peu de chance que votre serviteur ait jeté une quelconque oreille sur cet opus. Pas forcément par dénigrement ou snobisme, mais avouons que depuis quelques années (décennies ?), on n’attend plus grand chose du Slowhand. Ses productions sont souvent assez convenues, parsemées de quelques jolies mélodies et de belles guitares, mais peinant à accrocher en profondeur. Mais comme ce disque est une collaboration avec le héros de toujours de Clapton, j’ai nommé J.J. Cale, pourquoi ne pas y croire ? Le guitariste d’Oklahoma est tout de même l’auteur de "Cocaine" et "After Midnight", rendus célèbre par le Slowhand susmentionné. Notons encore la présence de Taj Mahal à l’harmonica, d’ Albert Lee à la guitare et de feu Billy Preston à l’orgue. Allez, roulez jeunesse...
Ca débute assez mal avec "Danger", single d’ouverture complètement raté et sans saveur, vulgaire titre country-pop-rock diffusable à l'envi et inintéressant en diable. Les premiers titres passent ainsi en arrière fond et ce n’est que vers la moitié du disque que l’oreille accroche. La place laissées aux guitares est plus humble, les titres se rapprochent du blues et semblent soudain plus authentiques (notion subjective j’en conviens, mais pourtant l’impression est là ). Les deux compères s’amusent plus, le courant passe comme s’ils n’avaient plus à se forcer pour jouer vraiment ce qu’ils aiment. Comme s’ils se disaient « les producteurs seront content avec le début, maintenant on peut faire ce qu’on veut » ! Le "Ride the River" final conclu en beauté un disque qui, loin d’être indispensable, s’avère un joli exercice (du moins pour quelqu’un qui n’avait plus prêté attention à Clapton depuis son important Unplugged).
- le sto, le 6 12 2006