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Technology Won't Save Us
11.2006
Notation
Rock   Post Rock   Folk

Sophia est principalement l'affaire d'un seul homme : Robin Proper-Sheppard. Adepte des guitares sèches depuis son premier album, on se dit qu'il doit avoir une collection que même Eric Clapton doit envier. Quoiqu'en y réfléchissant bien, c'est peut-être toujours la même qu'il utilise, tant certains accords de base, colonnes vertébrales des titres de Sophia, se ressemblent souvent quelque peu en acoustique.

Mais sur Technology Won't Save Us, les premières minutes nous confortent dans notre besoin d'exigence : "Technology Won't Save Us", titre instrumental qui débute en douceur pour se finir dans un industrialisme imposant, levant ainsi avec force le rideau sur ce cinquième album. Aucun répit, Robin martèle un "Pace" qui va lorgner crânement du côté des Smashing Pumpkins, époque Machina. Epuisé par cette inattendue entrée en matière, Sophia retrouve ses rails et s'en va percuter l'acoustique tant aimé, titres inévitablement réussis, même si moins enthousiasmants car parfois un peu prévisibles.
Notons tout de même les cuivres du cinématographique instrumental "Twilight at the Hotel Moscow" et la boîte à rythme bien placée de "Weightless". Puis c'est le retour à l'électricité qui, alliée aux claviers, s'en va méchamment flirter vers le noisy qu'on avait déjà perçu sur l'excellent People Are Like Seasons. Sophia s'en va titiller le rouge de l'aiguille au finish avec "P.1/P.2 (Cherry Trees and Debt Collectors)" et "Theme for the May Queen No. 3", rentre-dedans et jouissifs en diable.

Robin et son groupe ont donc l'air d'avoir goûté au fruit heureusement non défendu de l'électricité et d'y avoir pris leur panard. Les nostalgiques regretterons la mélancolie (un peu) perdue des précédents opus, les autres suggéreront à Robin de se lâcher réellement et d’assumer à fond son parti pris sous tension. Un album malheureusement un peu bancal, pas forcément enthousiasment de premier abord, mais qui se révèle vite contenir des perles immanquables. Vas-y Robin, laisse-toi encore plus aller, ça vient...


- le sto, le 16 11 2006